top of page
Peter baby_edited.jpg
Signature.png

Peter Valentiner est né en 1941 à Copenhague au Danemark où il a vécu pendant ses premières années. Son père était danois et sa mère française. En 1949 il déménage en France où il y fait ses études puis a effectué son service militaire en Allemagne.

Peter baby_edited.jpg
Default to ancre
Popart010.jpg

Son parcours artistique commence au début des années soixante dans la ville française de Tours. L'étudiant de vingt-deux ans de l'École Régionale des Beaux-Arts s'imprègne des effets de la géométrie abstraite du « hard edge ».  Il a ensuite voyagé en Espagne (Madrid et Tolède) et a fait la connaissance du peintre argentin Alberto Greco à Madrid, dont il est devenu l'élève et l'assistant.

Il commence par des abstractions surréalistes et ironiques au début des années 1960 et des thèmes politiques sous forme de collages géométriques saisissants. On décèle déjà une caractéristique importante de la méthode de son travail : la création de variations et de mutations d'un motif de base ou de quelques formes de base. Cette "méthode" artistique reste par la suite l'un des facteurs les plus importants de l'œuvre artistique de Peter Valentiner.

En 1966 il épouse Françoise Palluel avec laquelle il créera plus tard la galerie AARP en 1973.

Bien que Valentiner peigne encore jusque dans les années soixante-dix des tableaux aux motifs politiques frappants, il commence dès novembre 1969 des travaux qui sont fondamentalement différents dans les deux sens du terme : l'artiste délaisse ici l'iconographie de la politique et, sur le plan formel également, il recourt à des modes de création qui sortent du cadre de la peinture traditionnelle pratiquée jusqu'alors.


Il utilise désormais la tente de camouflage militaire comme matériau de départ pour des variations artistiques toujours nouvelles. Il la tend sur un châssis, la libère en la clouant sur un mur. En 1971, il quitte l'espace d'exposition traditionnel du musée et intègre la tente dans des environnements naturels : il l'enveloppe à des troncs d'arbres, la tend dans la cime des arbres, la cloue sur des branches d'arbres. Il veut ainsi attirer l’attention sur le contraste et la contradiction entre le militaire et la nature.

Inventaire506.png

Au cours de l’année 1971 il remplace la toile par le filet de camouflage. L'artiste organise des processus créatifs dans lesquels d'énormes filets de camouflage sont fixés à des bâtiments, des ponts ou des arbres, il fait même tendre des filets de camouflage entre les maisons d'une ruelle étroite ou les utilise comme rideaux de fenêtres. Ses œuvres se déploient dans l'interaction entre la perception du spectateur et l'art du camouflage. Il se fait alors connaître en tant qu'artiste du « land art » en France. Avec d'immenses filets de camouflage militaires, il a dissimulé des bâtiments, des ponts et des routes connus, par exemple à Céret ou à Perpignan dans les Pyrénées.

Le filet de camouflage introduit dans cet environnement naturel agit sur la réalité ou sur le point de vue du spectateur, comme un fond ornemental ou comme un rideau abstrait sur la réalité. Dans la peau du léopard il peut établir également une relation formelle évidente avec le filet de camouflage.

Inventaire507.png

En 1971, il s'installe à Paris et devient le lauréat de la 7e Biennale d'art de la jeunesse et obtient une bourse du Musée Rodin de Paris.

Il se sent mentalement proche du groupe "Supports/Surfaces", qui s'efforce de concrétiser son attitude politique pseudo-marxiste et son aspiration à une "désidéologisation" complète de l'art dans une abstraction décorative.

 

L'année 1974 marque un tournant décisif dans l'œuvre de Valentiner, qui abandonne la méthode de travail basée sur l'objet et revient à la peinture. Il reste cependant fidèle à la structure maillée des filets et aux interactions de plusieurs couches d'images qui s'interpénètrent visuellement.

Le jeu de camouflage et de l’exposition revient progressivement au niveau de la peinture. Il trouve une technique appropriée dans ce qu’il appelle « découpage-report ». En recouvrant des surfaces peintes, en découpant puis en arrachant de petits bouts de papier, il réussit à capter l’ambigüité de la structure dans des compositions multicouches. C'est une synthèse du collage et du décollage.

A partir de 1981 la proximité avec le filet de camouflage disparaît progressivement au profit de compostions à grande échelle qui s’accompagnent de plus en plus de profondeur spatiale. La division de l’espace dans les tableaux les plus récents est plus importante, avec une géométrie presque organique qui vibre dans des couleurs harmonieuses comme le mouvement d’une symphonie dans l’espace sonore de l’orchestre.

Jusque dans les années 1990, le découpage reste la méthode de travail la plus importante pour Peter Valentiner. Les œuvres abstraites et décoratives que Valentiner crée au moyen du découpage révèlent à nouveau sa proximité́ avec la conception de l'art du groupe "Supports/Surfaces » et d'une désidéologisation complète de l'art.

--------------------------------------------

« Le spectateur est placé dans une position qui lui permet d’acquérir une nouvelle perspective. C’est l’intention de ma peinture. A travers la composition et l’interaction des couleurs et des formes simples j’invite le spectateur à réfléchir sur sa relation émotionnelle à l’espace et à la couleur et la forme en espace. Par cette relation de l’espace et de la lumière, une œuvre est créée par laquelle un monde s’exprime : celui de l’équilibre, de la tension et la profondeur sans que l’on sache exactement comment ce sentiment est évoqué : par la couleur et par la forme. Seuls ces deux éléments de base restent les composantes strictes du langage visuel de mon œuvre. »

Peter Valentiner

SKU0115.jpg
Picture 008.jpg

C’est en 2000 avec les « Hurricane » qu’il donne un motif explicite à ses derniers travaux, ces formes en noir et blanc qui se condensent en un vortex vers le centre de l’image. Réduites au noir et au blanc elles semblent plus précises que les champs des structures colorées de ces précédentes œuvres. Si dans ces dernières l’œil se perdait toujours dans la confusion des couleurs et de l’anonymat abstrait, il est désormais attiré par la profondeur et la signification.

--------------------------------------------

« Toute la puissance énergétique et dynamique, la dimension métaphysique de l’œuvre de Valentiner se reflète dans ce voyage simultané entre ténèbres -lumière des Hurricane. Les valeurs noires et blanches des compositions graphiques sont celles d’une trame passée dans le centrifuge d’un microprocesseur. »

Michel Fisson

Tout au long de sa vie il aura aussi d’autres activités complémentaires : il a été tour à tour fondateur de groupes d’artistes, organisateur de salons et d’expositions, galériste, conférencier ou professeur.

Il décède le 16 mars 2020 à Cologne.

bottom of page