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Exposition - Environs

Charles Le Bouil


Extrait des pages 26 et 28




TOURS

Conduite Intérieure


- A tours, pas de vie artistique possible.

Ancien Conservateur des Musées de tours et d'amboise - Conservateur du Musée de Fontainebleau.

(Propos receilis par J. Sergoff.)


- La cité doit acceillir toutes les formes d'art.

Jean ROYER, Député-Maire de la ville de Tours.

(Discours, Musée de la lumière, 21-3-1969)





I. - De part et d'autre foisonnent les tentatives mais Tours, ayons en l'assurance, en consomme abondamment ; friand particulièrement d'une sorte de dessert régional, agrémenté de diverses manières et dont la désignation conserve toujours la même racine : ECHEC. Le climat, l'art d'y vivre et la pesanteur qui les assied au même endroit ne facilitant pas la digestion des phénomènes ingurgités, dans l'exiguïté des parkings qui leur sont impartis, ceux-ci malgré cohabitent, en nombre, fomentant cabales et abandons ; l'attention s'épuisant, l'appétit s'amenuise et d'ulcère en ulcère la cité gros intentin se meut vers un avenir dérisoire où chaque fois qu'il y aura lieu, jusqu'à l'établissement d'une permanence à cet effet, les sentinelles rôderont pour s'assurer du bon fonctionnement des systèmes d'ouverture et de fermeture des halls de gare et de chacun des compartiments du wagon où la sécurité ne saurait elle-même qu'accroître le bon fonctionnement des cabales conduisant à l'ABANDON.


Il. - Il est heureux qu'un jour Valentiner ait eu l'idée de s'inscrire aux Beaux-Arts pour, et sans la moindre perte, quelques mois plus tard s'en exclure et bénéficier du fracas faisant de lui le catalyseur de ceux qui, s'ennuyant des vieux dossiers, prirent part à la conversation. Jonction d'abord, établie par un « petit salon d'art contemporain » qui réunissait à la Galerie Sainte-Croix : Aimelet, Lemerre, Sergeff, Valentiner et Vitany ; Tours quelque peu surpris, non coutumier des manifestations de groupe inaperçu pour la plupart.


Répétition ensuite en novembre 1968 à l'occasion, toujours à la Galerie Sainte-Croix, d'une exposition de travaux de Lemerre s'étalant sur une période de cinq ou six années, autre jalon révélant au jour et dans ses détails l'actuelle impossibilité de promouvoir, recevoir ou même supporter une vie artistique quelconque à Tours - inaperçu pour la plupart. Conversation permanente, affermissant des liens, dégageant un ensemble de perspectives par un lent et progressif aménagement de notre territoire - nous vivons ICI dès lors MAINTENANT - créant de toutes pièces un climat bientôt propice aux démarches d'un art vivant. Environs nous en propose l'actuel état de propagation.


Ill. - AIMELET anime quelques structures dont l'importance se doit d'être le mécanisme, insaisissable dans le moment qu'il provoque, simplement parce qu'il donne le change à ce qui devrait n'être pas considéré comme oeuvre d'art.


COLLANDRE compose une imagerie dont la fragmentation dénote les divers aspects du besoin d'évasion : du club méditerranée à la vitesse automobile.


GUS (MARTINEAU), dans leur foisonnement détaille les articles de son magasin à succursales multiples. Incoercible aux périphéries du sarcasme, démantèle différents réseaux d'attitudes manipulant brassards, emblèmes, pancartes et slogans dans l'importance et le ridicule de leur situation.


LEMERRE : Tente de libérer l'approche de certaines résidences encore placées sous d'étroites surveillances et dont le conditionnement courant s'emploie à embouteiller les voies d'accès.


SAINT LOUIS échafaude méticuleusement les principes de son évolution.


SERGEFF. Contaminé par une expérience astreignante, en proie au doute, Sergeff dans sa tentative mesure l'ampleur du franchissement qu'elle suppose.


VALENTINER. Constat de certains concours de circonstances réduits à l'ambiguïté de leurs plus simples propositions; circonstances violentes dont le rapprochement témoigne de l'altération de leur report quotidien.


Charles LE BOUIL,

Tours, mars 1969.

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